Après ce début d’année, les bonnes résolutions commencent à s’évanouir et la motivation de janvier a fait place à la routine et à la succession des tâches professionnelles et personnelles. Dans 90% des cas, ces résolutions ne sont jamais tenues dans le temps. Pourtant nous savons tous consciemment que faire du sport, arrêter de fumer, bien manger, prendre du temps pour soi sont des éléments fondamentaux de bien-être et de santé. Pourtant, malgré cela, nous ne tenons pas dans la durée.
Pourquoi?
Nos habitudes, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, reposent sur un très grand nombre de stimulis extérieurs qui échappent à notre conscience. Nous ne sommes pas totalement maîtres de nos agissements à tout moment. Celles-ci sont fondamentales cependant car elles nous permettent de faire beaucoup de choses de manière automatique, en nous épargnant d’avoir recours à une débauche d’énergie importante. Ces habitudes, en façonnant notre emploi du temps, façonnent aussi qui nous sommes au quotidien, elles constituent en partie notre identité. C’est pourquoi, il est très difficile de s’en débarrasser.
La première piste d’évolution consiste à arrêter de se fixer des objectifs et de penser que le fait de s’en fixer changera la donne. Ça ne changera pas grand chose. Il ne me semble pas, par exemple, qu’un sportif projette de perdre en rentrant sur le terrain, et pourtant, il a de bonnes chances de perdre, cela fait partie du jeu. Il n’y a donc aucune différence d’objectif entre un gagnant ou un perdant. Le but est important afin de se fixer un cap, mais se focaliser sur l’objectif peut être contre-productif. En effet, l’atteinte de celui-ci peut prendre du temps, être soumise à des aléas, des accélérations ou des freinages sévères et dans ce cas, notre patience et notre motivation sont soumises à rude épreuve. Lors de mes consultations, je rencontre beaucoup de femmes dont les efforts alimentaires prennent quelques semaines avant de porter leurs fruits tant leur corps est stressé par les régimes successifs. Si elles sont focalisées sur le résultat de leurs efforts dans ce cas, elles doivent être sacrément motivées pour tenir le cap.
Pour éviter cet écueil, une des étapes fondamentales est de vous focaliser sur les moyens que vous allez mettre en œuvre pour atteindre vos objectifs. En vous focalisant sur les moyens, vous prenez les choses en main, vous devenez actrices ou acteur de l’amorce du changement et vous êtes moins tendu(e) par rapport au but final. Prenons l’exemple d’un glaçon : a -5°, il ne fond pas; A -3°, il ne fond pas non plus, pourtant, la température a progressé. Il ne commence à fondre qu’à 0°. C’est la même chose pour votre progression, quel que soit le domaine. Vous pouvez fournir beaucoup d’efforts pour passer de -5 à -3, mais les résultats ne sont pas au rendez-vous. En vous focalisant sur le thermomètre (les moyens) plus que sur l’objectif final, vous pourrez mesurer votre progression et cela vous mettra du baume au cœur et entretiendra votre motivation pour poursuivre votre progression.
Décliner des actions, des moyens précis en vue de l’atteinte d’un objectif est également un excellent moyen de se rendre compte que le changement conscient de petites habitudes quotidiennes peut avoir un énorme impact en fin de compte. Vous pensez certainement que de grands succès imposent des changements énormes. Or, si vous pouvez opérer de petits changements apparemment insignifiants tous les jours, en fin de compte, ces “intérêts cumulés” auront un impact majeur. C’est le principe de la progression exponentielle des intérêts bancaires.
Changer ses habitudes n’est pas une mince affaire. Si tel est votre objectif, un thérapeute peut vous aider.
Matthieu Libbrecht Février 2024