Le changement n’est pas chose aisée. Notre égo en a horreur. Les habitudes et les croyances qui nous habitent sont issues de notre histoire et de notre vision du monde. Elles nous ont aidé dans notre construction, pour faire face à des difficultés, pour surmonter des traumatismes. La première étape est certainement de leur rendre grâce car elles nous ont permis de nous sortir de situations périlleuses. Les habitudes sont comme des balises. Elles nous servent de repère. Nous avons donc facilement tendance à nous y accrocher quand les temps sont chahutés. Il est important de comprendre leur utilité car sinon, impossible de s’en détacher vraiment. Ces habitudes ne sont pas forcément négatives évidemment, mais certaines d’entre elles peuvent cependant devenir problématiques car, soit elles prennent trop de place, soit elles entraînent des conséquences négatives, soit elles dirigent notre vie et dans ce dernier cas, on les appelle des addictions. Ces dernières sont un véritable fléau pour qui les subit. La personne a l’impression de perdre le contrôle des choses, de se laisser diriger par ses addictions. Il peut être très difficile de s’en défaire. Cependant, ce n’est pas impossible et il existe de nombreuses techniques pour en venir à bout. Les thérapies comportementales et cognitives peuvent être d’une grande aide dans ce cas.
Quelque soient nos mauvaises habitudes, leur déclencheur est toujours émotionnel. Une introspection sur cet état peut nous aider à identifier les déclencheurs de ces habitudes répétitives. Cela permet de faire remonter à la conscience le phénomène et reconnaitre consciemment les alertes qui vont nous permettre de mettre en place les stratégies alternatives qui seront plus bénéfiques.
Prenons un exemple : Christiane est accro au chocolat. Elle en mange très régulièrement dans l’après-midi jusqu’à en manger une plaque complète. Malgré sa volonté et sa décision de freiner sa consommation, dès qu’elle s’assoit pour prendre sa tisane d’après repas , l’appel du chocolat est trop fort, elle ne peut résister et, une fois le nez dedans, elle ne peut s’arrêter justifiant ce comportement par “ de toute façon, foutu pour foutu, autant y aller carrément”. Évidemment, une fois la plaque terminée, la culpabilité et le dégoût s’installent jusqu’au lendemain.
Il est intéressant pour Christiane de se pencher sur les déclencheurs de ces prises de chocolat. Par le travail d’introspection effectué avec son thérapeute, elle se rend compte que ces envies irrépressibles sont nettement moins vivaces en vacances, lorsqu’elle a le temps de manger calmement et de discuter avec son mari après le repas. Elle a donc mis le doigt sur le fait que les causes de ces prises de chocolat peuvent être dues au stress induit par le manque de temps et par le fait que, son mari n’étant pas présent le midi en temps normal, elle s’ennuie en attendant de retourner au travail. Lors de ces périodes, elle est très souvent victime de pensées automatiques négatives. Ce moment de solitude et d’ennui après le repas génère un état mental déprimant. Elle se sent inutile et inintéressante et son manque de volonté par rapport au chocolat ne fait que confirmer ces pensées. Elle rentre alors dans un cercle vicieux délétère qui la pousse à chercher du réconfort dans la nourriture..
Sortir de ces schémas répétitifs alimentés par ses pensées automatiques demande un travail encadré. Ces phrases automatiques seront progressivement remplacées par des pensées plus positives, ,conscientes dans un premier temps. Au fur et à mesure du travail avec son thérapeute, elle intégrera des phrases plus positives qui seront alors aptes à la faire sortir de son état dépressif. Progressivement, elle sera plus apte à résister à l’appel du chocolat jusqu’à ne plus en ressentir le besoin du tout.
Il en va de même pour toutes les mauvaises habitudes que vous pouvez avoir. Par ce travail avec un thérapeute, il est alors tout à fait possible de remplacer les habitudes néfastes par de bonnes et ainsi atteindre les objectifs qui sont les vôtres pour améliorer votre santé et votre bien-être.
Matthieu Libbrecht